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Les villes divisées

Représentations, mémoires, réalités

En raison des guerres civiles ou des tensions politiques, un certain nombre de villes, telles que Belfast, Beyrouth, Berlin, Jérusalem, Mostar ou Nicosie, se caractérisaient ou se caractérisent par des divisions ethno-religieuses et/ou socio-politiques. Chacune d’entre elles a connu à un certain moment de son histoire des barrières physiques séparant la population urbaine en communautés opposées. En dehors de villes en état de guerre – conflit armé ou guerre froide – de nombreux ensembles urbains, dans un contexte d’urbanisation galopante, sont marqués par de nouvelles divisions. La densification urbanistique et démographique a en effet suscité l’émergence d’environnements urbains en tension du fait notamment de la spéculation immobilière, de la gentrification, de la paupérisation et, dans certains contextes, du développement du secteur informel. De nouvelles formes de ségrégation résidentielle séparant les citadins aisés des habitants défavorisés, l’apparition d’enclaves ethniques et sociales, et une dichotomie prononcée entre quartiers culturels et quartiers industrialisés ou en friche, marquent les paysages urbains. On songe notamment à la topographie d’une ville comme Londres où West End et East End ont, depuis la Renaissance, été associés à des activités culturelles identifiées, voire parfois stigmatisées, ou à une métropole comme Istanbul aux quartiers contrastés sur les plans culturels et sociaux. Des villes comme Paris, New York ou Berlin avec leurs différenciations internes peuvent également être perçues comme des ensembles urbains divisés avec des identifications sociales et culturelles caractérisant certains territoires mais aussi des comportements spécifiques liés à certains types de citadins.

Il reste que la ville avec ses différentes divisions sociologiques, culturelles et politiques est le support d’imaginaires différenciés que renforce la multiplication des expressions médiatiques et culturelles. Aborder par ces imaginaires c’est donc traiter aussi de la question de la subjectivation qui se déploie surtout en contexte urbain. Ce colloque sur les représentations, mémoires et réalités de la ville divisée vise à confronter différents modes d’expression portant sur le phénomène urbain, la mettant en mots et en images. De la même façon que la ville est constituée par les dénominations de ses espaces et par les valeurs qui lui sont attachées, ses représentations médiatiques, littéraires, cinématographiques et idéelles configurent son identité et celle de ses habitants. Ce colloque a pour objectif de faire dialoguer les disciplines (littérature, anthropologie, sociologie, études cinématographiques) dans une perspective comparative en exposant des études de cas portant sur différentes parties du monde. Cette démarche interculturelle a pour ambition de briser le carcan de l’aire culturelle et du cloisonnement des disciplines, ainsi que de faire circuler les concepts, outils critiques et théoriques d’une discipline à l’autre.

Remise de propositions avant le 15 mai 2016.

Organisatrices : Stephanie Schwerter et Walburga Hülk-Althoff

Co-organisé par l'université de Siegen

Contact : Stephanie.Schwerter [at] univ-valenciennes.fr