
Interview de Meryem Mounaj, doctorante en chimie des matériaux
Actuellement en 3ᵉ année de thèse, Meryem Mounaj, doctorante au laboratoire CERAMATHS – Université Polytechnique Hauts-de-France, travaille sur la fabrication additive de supports catalytiques pour la conversion des molécules biosourcées. Dans cette interview, Meryem partage son parcours académique, ses recherches actuelles et les motivations qui la poussent à exceller dans ce domaine prometteur.
Mon parcours (études)
Meryem : J'ai suivi un baccalauréat scientifique, puis des études en chimie des matériaux, avec une spécialisation en chimie des matériaux inorganiques au master. Passionnée par les matériaux avancés et leurs applications environnementales, j’ai orienté mon parcours vers des projets innovants alliant chimie et technologie pour relever les défis écologiques. Mon intérêt pour l’impact pratique des matériaux s’est renforcé en découvrant les MOFs (Metal-Organic Frameworks)* (cf.illustration 1) et la fabrication additive, qui ouvrent la voie à des solutions durables.
Illustration 1* Les MOFs.

Exemple de conversion : le fructose peut être transformé en 5-hydroxyméthylfurfural (5-HMF), une molécule clé pour l'industrie chimique. Le 5-HMF est un composé biosourcé polyvalent utilisé dans la production de bioplastiques, de carburants et d'autres produits chimiques de grande valeur, offrant ainsi une alternative durable aux dérivés du pétrole.
Ma recherche actuelle
Meryem : Je travaille sur un projet intitulé "Fabrication additive de supports catalyseurs pour la conversion des molécules biosourcées". Concrètement, cela consiste à utiliser la stéréolithographie : une technique de fabrication additive (impression 3D) qui utilise un laser UV pour solidifier couche par couche une résine photopolymérisable liquide. Le but est de fabriquer des supports à géométrie complexe en alumine, sur lesquels je dépose des catalyseurs innovants comme les MOFs (Metal-Organic Frameworks ou encore réseaux métallo-organiques). Ces supports sont ensuite testés pour des réactions chimiques écologiques, comme la transformation de biomolécules en composés à haute valeur ajoutée.
Ce qui me motive dans mon travail
Meryem : ce qui m’anime profondément, c’est la possibilité d’avoir un impact concret sur les défis environnementaux tout en explorant des technologies de pointe. J’apprécie particulièrement la connexion entre l’innovation scientifique et ses applications pratiques. Le caractère à la fois expérimental et créatif de mon travail me passionne, et chaque progrès, même modeste, constitue une source de motivation et de satisfaction.
Comment je vois mon avenir
Meryem : Je souhaite évoluer en recherche industrielle sur des projets en chimie durable, matériaux avancés ou technologies vertes. Mon objectif est de développer des innovations réduisant l’empreinte environnementale des procédés chimiques. Actuellement, je travaille sur des supports catalytiques pour la conversion de molécules biosourcées, un projet orienté vers des applications industrielles. En parallèle, je renforce mes compétences en fabrication additive et catalyse, tout en échangeant avec des experts lors de conférences internationales pour suivre les avancées en chimie durable.
Mon conseil à un étudiant hésitant à entreprendre un doctorat
Meryem : si tu envisages de te lancer dans un doctorat, il est essentiel de bien réfléchir à tes motivations et de prendre le temps de choisir un encadrement de qualité. Des encadrants bienveillants et encourageants peuvent faire toute la différence : ils t’accompagneront dans les moments difficiles et te pousseront à donner le meilleur de toi-même. Si tu es passionné(e) par la recherche, curieux(se) et prêt(e) à relever des défis, le doctorat peut représenter une aventure intellectuelle et personnelle à la fois exigeante et profondément enrichissante.
Remplissage de la cartouche avec une résine photopolymérisable
chargée en alumine pour préparer la machine

Pièces imprimées par stéréolithographie,
destinées à servir de supports pour les catalyseurs.
