Inquiétudes : L’analyse interminable, corps inquiets

Journée 2

3 mai 2023

Inquiétudes (2) : L’analyse interminable, corps inquiets

La bêtise consiste à vouloir conclure, dit Flaubert. Rousseau, à l’opposé, dit de la musique qu’il vaut mieux qu’elle signifie n’importe quoi, fallacieusement, plutôt que de ne pas être porteuse de sens. L’inquiétude traverse ainsi ceux pour qui le sens et la vérité sont la nécessité dernière de l’expérience humaine, et ceux qui pensent que cette quête est vaine. Avec, en plan médian, d’autres postures, comme celle de Nietzsche, qui décide que l’art peut assumer le fait d’être l’invention d’un sens, et que la fiction peut devenir rectrice. Ricoeur est un tenant de la recherche du sens, Derrida va dans le sens contraire (ceci étant dit d’une manière bien trop schématique) : l’un cherchant les possibilités d’une circonvolution des sens dans le sens, l’autre la sortie du cercle. La journée sera ponctuée par cet aller-retour entre effets de clôture et dynamiques d’ouverture, d’acquis et de perte, de sécurité et d’angoisse. La question du sens et de ses hésitations se doublera d’un questionnement portant sur l’expérience corporelle, en état poïétique, esthésique, ou dans d’autres situations sociales extraesthétiques : produisant une inquiétude pour autrui, vivant dans l’inquiétude à cause d’autrui, jouant de l’incertitude avec autrui…

Programme :

10 h – Ouverture, par Vincent Vivès

10h30 - « Décadence et renouveau du sens (Baudelaire, Nietzsche) », par Andrea Schellino

11h15 – « La fascination du double sens au XVII^e siècle, entre hantise de l’équivoque et célébration de la volupté », par Carine Barbafieri

L’intervention d’Antoine Hummel est reportée au 14 juin

Pause déjeuner

14h - « Le rôle de l’inquiétude dans quelques aspects de la vie politique et sociale américaine », par Mokhtar Ben Barka

14h30 - « L’art d’inquiéter le regard », par Amos Fergombé

15h15 - « Conversations indisciplinées » entre Enka Blanchard et Brigitte Friant-Kessler

16h15 - Discussions