Soutenance HDR de Caroline Massot (département SHV)

• Pr Jacquin Courtois Sophie (Lyon) : rapporteure
• Pr Bertucci William (Reims) : rapporteur
• Pr Van Sint Jan Serge (Bruxelles) : rapporteur
• Pr Vukusic Sandra (Lyon) : examinatrice
• Pr Chèze Laurence (Lyon) : examinatrice
• Pr Hautecoeur Patrick (Lille) : invité
• Pr Barbier Franck (Valenciennes) : invité
• Pr Leteneur Sébastien (Valenciennes) : directeur
• Pr Simoneau Emilie (Valenciennes) : directrice

Au cours de mon cursus médical en médecine physique et réadaptation, j’ai réalisé une thèse de doctorat en biomécanique à l’Université Polytechnique Hauts-de-France, soutenue en 2021. Ce travail m’a permis, avec le poste de Maitre de Conférences des Universités et Praticien Hospitalier et en tant que chercheuse associée du département Sciences de L’homme et du Vivant (SHV) du Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique industrielle et Humaine (LAMIH UMR-CNRS 8201), de développer mes activités de recherche.

Dans ma pratique clinique, je suis souvent confrontée à des problématiques exprimés par les patients, notamment atteints de Sclérose en Plaques (SEP), mais également par les cliniciens eux-mêmes.

Dans le cadre d’une pathologie neurodégénérative, telle que la SEP, certains symptômes comme les troubles locomoteurs ne sont pas visibles au début de la maladie alors qu’ils retentissent sur la qualité de vie des patients. Leurs prises en charge en tant que médecin de médecine physique et de réadaptation constitue donc une priorité.

L’apport de la biomécanique permet de lever de nombreux verrous scientifiques pour répondre à ces problématiques cliniques. Elle permet le dépistage, l’évaluation et le suivi des troubles locomoteurs invisibles pour permettre la mise en place d’une prise en charge rééducative adaptée, personnalisée et précoce aux patients atteints d’une SEP.  J’en ai fait ma thématique générale de recherche.

Cependant, l’utilisation de la biomécanique est restreinte au laboratoire d’analyse quantifiée du mouvement. La transposition de l’acquisition et de l’utilisation de la biomécanique du laboratoire vers la clinique courante nécessite l’interconnexion entre les différentes équipes de recherche académique comme le CNRS et clinique.

L’objectif de cette Habilitation à Diriger des Recherches est de proposer un bilan de mes actions de recherche, d’enseignement, de clinique, puis de présenter mes perspectives dans ces domaines. Le fil conducteur de mon activité est de démontrer l’intérêt des outils et des analyses biomécaniques afin de dépister, de caractériser les troubles locomoteurs d’assurer un suivi objectif et de proposer une prise en charge rééducative précoce et spécifique chez des patients atteints d’une SEP. Ce manuscrit est composé de 3 parties.

La première partie présente mon curriculum vitae et détaille ma formation et mon parcours professionnel ainsi que mes différentes activités scientifiques, pédagogiques et cliniques. J’y détaille notamment ma production scientifique (19 articles publiés dans des revues internationales à facteur d’impact, 2 articles publiés dans des revues nationales, 26 communications orales en congrès et 22 communications affichées), les thèses co-encadrées (2 en cours), les projets de recherches (dont 6 en investigatrice principale sur 10 projets, responsable de l’entrepôt de données de santé), d’enseignement et de clinique.

Dans le cadre de ce travail et dans le but de favoriser le lien entre chercheurs académiques et cliniciens chercheurs, j’ai travaillé à la mise en place de la convention entre l’UPHF, le Groupement de l’Institut Catholique de Lille et la Faculté de Médecine, Maïeutique, Sciences et Santé. J’ai également co-fondé avec le Pr Lenne une équipe de recherche mixte Neurethic Lab au sein du laboratoire ETHICS de L’Université Catholique de Lille alliant chercheurs académiques et cliniciens.

La seconde partie du manuscrit s’attache à offrir une synthèse de mes travaux de recherche au travers de plusieurs thématiques :

• Caractérisation de marqueurs biomécaniques de la dégradation des troubles locomoteurs chez les patients atteints d’une SEP et transfert en clinique courante
• Rééducation des troubles locomoteurs et respiratoires dans la SEP
• Innovations en santé : développement d’outils de dépistage et de prise en charge des troubles locomoteurs
• Comorbidités et SEP : l’importance du diagnostic et de la prise en charge

Chacune de ces thématiques reposent sur les problématiques exposés par les patients ou les cliniciens, permettant la mise en place d’une étude de recherche clinique spécifique.

La troisième partie du manuscrit permet de présenter les perspectives de recherche pour améliorer la diffusion des connaissances et leurs applications en clinique courante dans le but d’améliorer la prise en charge des patients.

Dans un premier temps, il est nécessaire de développer des innovations technologiques pour le dépistage et la rééducation des troubles locomoteurs invisibles chez des patients atteints d’une SEP.

Puis, dans un second temps, je mets en avant l’intérêt d’une approche segmentaire en complément d’une approche corps entier. En effet ceci permettrait de lever plusieurs verrous cliniques grâce à l’apport de la biomécanique.

Enfin, ce manuscrit présente différentes perspectives pour assurer une diffusion des connaissances et des pratiques vers d’autres centre de recherches en clinique et vers les patients.