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Notre collègue Laura Wallard, nommée ambassadrice régionale de la Fête de la science 2023

Notre établissement est très fier de compter dans ses rangs Laura Wallard, Maitresse de conférences et chercheuse au LAMIH UMR CNRS 8201, qui a été nommée Ambassadrice régionale pour la fête de la science 2023. Le thème de cette édition est « Sport et Sciences », du sur-mesure pour notre jeune chercheuse qui s’y consacre depuis le début de son parcours universitaire.

Quel est votre parcours ?

Après le lycée, je me suis orientée vers une licence Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) parcours Activités Physiques Adaptées et Santé (APAS) au sein de l’Université Paris Descartes (P5), une formation qui allie entre autres la pratique physique à un volet santé au travers des enseignements en biomécanique, physiologie et neurosciences. Assez tôt, j’ai eu une attirance pour le domaine du contrôle moteur, c’est-à-dire pourquoi et comment le sujet interagit avec son environnement. J’ai vite fait le lien avec un goût personnel prononcé pour l’aide à la personne, notamment par le fait d’aider un sujet à retrouver des fonctions motrices. Je me suis dirigée vers un Master 1 STAPS «Contrôle moteur et performances motrices» puis, afin de développer de nouvelles compétences en neurosciences, vers un Master 2 en recherche clinique « Ingénierie médicale, rééducation et réadaptation clinique ». Au cours de ce dernier, j’ai effectué un stage de 6 mois portant sur l’analyse du mouvement chez l’enfant atteint de paralysie cérébrale. Dans la continuité, ma thèse a porté sur la compréhension de la rééducation robotisée chez des enfants atteints de paralysie cérébrale. 

J’ai poursuivi ma formation par un post doctorat à l’Université Catholique de Louvain, en partenariat avec la clinique Saint Luc, dans le domaine de la chirurgie orthopédique, plus précisément celui de la prothèse totale de hanche chez les seniors en vue d’une optimisation de la prise en charge post chirurgie de la hanche.

J’ai été recrutée à l’Université Polytechnique Hauts-de-France en 2019 comme Maîtresse de Conférences des Universités et je poursuis aujourd’hui mes recherches au sein du LAMIH UMR CNRS 8201, au Département Sciences de l’Homme et du Vivant (SHV).

Mes travaux sont dédiés principalement aux technologies pour la santé, de leur conception à leur utilisation terrain / clinique, et totalement en lien avec l’un des 3 hubs de recherche de l’établissement, santé globale et soin du futur, plus particulièrement le défi « Maintien et amélioration de la mobilité (vieillissement et handicap) ». 

J’encadre également des doctorants qui travaillent par exemple sur l’utilisation de casques de réalité virtuelle dans la rééducation des sujets en termes de contrôle postural ou encore la pertinence des technologies dans la prise en charge globale des patients telles que la télé réadaptation et son optimisation clinique. 

Comment abordez-vous cette mission d’ambassadrice régionale de la fête de la science ?

Je suis très honorée, et à double titre. Honorée de pouvoir partager mon expérience sur ce sujet qui me passionne et tout aussi honorée de représenter l’Université Polytechnique Hauts-de-France et son laboratoire LAMIH UMR CNRS 8201 au sein duquel je développe mes recherches.

Pour ma part, j’ai eu la chance de pouvoir côtoyer des personnes qui m’ont fait découvrir le monde de la recherche au cours de mon parcours universitaire. Des enseignants qui ont eu un impact considérable sur mon orientation, jusqu’à devenir mes directeurs de thèse. Je trouvais que c’était beau de pouvoir reproduire ce que j’ai moi-même vécu et ce également dans les collèges et les lycées, au moment où l’on est en plein questionnement sur ce que sera notre avenir professionnel. 

J’espère créer des déclics, éveiller les consciences sur ce qu’est le monde de la Recherche qui peut sembler au départ opaque pour les non avertis. C’est pour moi comme un passage de relais tout en participant à la diffusion des connaissances, à la vulgarisation scientifique. 

Avant d’être chercheuse, j’ai été élève, étudiante, j’ai été guidée dans mon parcours, la mission d’Ambassadrice me permet modestement de servir de guide à mon tour. Qui sait, peut-être que parmi les élèves croisés à la fête de la science, certains sont de futurs collègues. Je serai ravie de leur dire, leur expliquer que la recherche leur est accessible.

Enfin, c’est aussi une ouverture vers la société. Nos recherches bénéficient, entre autres, de financements de l’Etat, de la Région. D’une certaine façon le rôle d’ambassadrice permet de rendre un peu de cet investissement. Il est important à mon sens que les chercheurs investissent dans la société et que l’ensemble de la société puisse en retour bénéficier de leurs travaux.

affiche FDS23

Quel message entendez-vous faire passer par rapport à la recherche et plus particulièrement votre spécialité ?

Pour moi, le maitre-mot du chercheur est « pourquoi ? ». Se poser des questions, être curieux, essayer de comprendre le monde qui nous entoure, c’est déjà un signe distinctif que l’on peut identifier chez certains élèves/étudiants.

J’aime dire qu’être chercheur c’est être fouineur, mais être fouineur tout le temps. En fait il n’y a pas de réelle pause, la recherche avance tout le temps, il faut toujours être en veille et c’est ce qui est passionnant et vibrant. Les personnes qui travaillent en recherche sont majoritairement des personnes passionnées. 
C’est le principe du « re » de recherche. On cherche quelque chose, on émet des hypothèses, elles sont confirmées ou infirmées et d’autres portes s’ouvrent. Alors, sur cette base, on « re » cherche. Le but, c’est d’aller toujours plus loin dans les connaissances.

Laura Wallard - LAMIH UPHF

Spécifiquement pour ma thématique, c’est important que l’auditoire connaisse le type de recherche que l’on peut y mener. La Licence STAPS permet également, par sa richesse et sa diversité, outre la formation des futurs professeurs d’EPS, coachs sportifs, etc., de former des futurs professionnels dans le domaine de la Santé mais également de la Recherche, j’en suis la preuve.

On voit souvent le sportif sur un terrain sans imaginer la pluridisciplinarité des personnes qui l’entourent et traitent le côté performance motrice ou sportive, au moyen d’outils d’analyse du mouvement ou encore l’apport et la pertinence des sciences cognitives avec par exemple le rôle de l’imagerie mentale. Dans mon domaine, qui fait appel aux neurosciences et au contrôle moteur, on est plutôt sur la compréhension de la mise en mouvement du corps pour finalement aller chercher l’optimisation et la performance motrice, pour les personnes handicapées notamment, mais pas que. En s’appuyant sur la recherche, on accompagne une personne de manière individuelle. Il existe de très nombreux domaines scientifiques qui nourrissent la notion de performance, l’optimise qu’elle soit sportive ou motrice.

J’aimerais également mettre en évidence le fait que la Recherche répond à un besoin avéré, cela représente une source supplémentaire de motivation. Si l’on prend l’exemple des recommandations de la Haute Autorité de Santé, le public ne sait pas toujours que ces dernières sont basées sur des travaux de recherche scientifique. Mes travaux y participent. Via ma thèse, j’ai eu la chance de pouvoir participer à des recommandations dans la rééducation des enfants atteints de paralysie cérébrale. Plus largement, nos recherches ont un impact sur les usagers au travers des guides de bonnes pratiques relatifs à l’activité physique. C’est en tout cas un souhait très fort chez moi, cette utilité sociale des travaux scientifiques. 

Ce sont des aspects qui ne sont pas connus du grand public et je vois dans la fête de la science une belle occasion de passer aussi ce message pour, entre autres, et qui sait, susciter des vocations.